Module Sciences Logiques
Module individuel
Présenté par Dr Bruno Marchal
Dates Le cours a lieu tous les SAMEDIS de l’année de 14h30 à 16h30 sauf en août et début septembre.
Reprise des cours le 2ème samedi de septembre.
Où Les modules sont donnés en présentiel
Lieu Unité de recherche en intelligence artificielle (IRIDIA) – École polytechnique de Bruxelles
Campus du Solbosch – CP 194/06 – 1050 Bruxelles
Tarif 400€ pour le module individuel
Le cours propose une introduction élémentaire à la logique symbolique dans l’optique d’établir des ponts entre les sciences exactes et les sciences humaines.
La « Théologie Canonique » de la Machine Universelle de Turing.
Séminaire Sciences Logiques
Le cours présente une introduction à la logique mathématique et à l’informatique théorique, ainsi qu’à leurs utilisations pour formuler ou reformuler les grandes questions fondamentales (la relation corps-esprits, l’origine des réalités physiques et psychologiques, Aristote (matérialisme) ou Platon (doute du matérialisme). Des problématiques plus contemporaines sont aussi abordées, comme le computationalisme et sa relation avec l’interprétation de la mécanique quantique, etc.
Le cours vise deux projets
Le premier projet :
Le premier projet est de montrer pourquoi de nombreuses souffrances humaines pourraient être évitées si on enseignait un peu plus de logique élémentaire. Permettez-moi de citer Paul Valery : « Rappelez-vous tout simplement qu’entre les hommes il n’existe que deux relations : la logique ou la guerre. Demandez toujours des preuves, la preuve est la politesse élémentaire qu’on se doit. Si l’on refuse, souvenez-vous que vous êtes attaqués, et qu’on va vous faire obéir par tous les moyens. Vous serez pris par la douceur ou par le charme de n’importe quoi, vous serez passionnés par la passion d’un autre. » (Paul Valéry).
Nous montrons au cours comment des confusions en logique qui sont assez naturelles, et explicables en termes de réseaux de neurones associatifs, sont systématiquement exploitées par les personnes désirant manipuler d’autres personnes. Une erreur fréquente et particulièrement exploitée est la confusion ensembliste entre les deux inclusions « A inclus dans B » et « B inclus dans A ». Nous illustrons son utilisation sociale néfaste dans trois cas de propagande et malveillance assez typique du 20ème siècle :
1) La prohibition du cannabis, et plus généralement la prohibition des médicaments (drogues). Comment une plante (cannabis sativa) réputée pour ses vertus industrielles et thérapeutiques depuis des milliers d’années, a-t-elle pu soudain être considérée comme une drogue à ce point redoutable qu’il faille la rendre illégale. Nous montrons que tous les « papiers » soi-disant scientifiques visant à montrer le danger de cette plante contiennent la confusion « A inclus dans B » versus « B inclus dans A ». Cette confusion est à la base de toute la politique de la santé, avec des conséquences très grave, bien connues des experts, mais ignorées de la plupart des médias et des politiques.
2) L’antisémitisme et la xénophobie. Là encore la même confusion « A inclus dans B » versus « B inclus dans A » est répétée ad infinitum, notamment dans les discours démagogiques et dans les appels à la haine.
3) Divers cas de harcèlement morale. Le harcèlement morale est un véritable fléau dans notre pays. Il est une des causes majeures de suicides, pour ne pas parler de vies et carrières gâchées. Là encore, la confusion « A inclus dans B » versus « B inclus dans A » est souvent exploitée.
Nous illustrons diverses façons de détecter cette confusion, et comment des jeunes personnes peuvent acquérir un niveau de logique telle que cette confusion est facilement évitée, et vite décelée dans une argumentation. Nous montrons que l’erreur est facile à commettre, surtout en présence de mensonges et de préjugés qui permettent de la déguiser plus facilement.
Le deuxième projet :
Le second projet expose une introduction à ce que nous appelons « la théologie des machines » ou encore la « théologie des nombres ».
Ici le but est d’illustrer certaines hypothèses, il est possible d’aborder avec une attitude scientifique (modestie et rigueur) des questions souvent jugées « métaphysiques » ou « philosophiques », souvent considérées comme n’appartenant pas au spectrum des sciences dites exactes. Le but visé est notamment de montrer que la frontière entre sciences exactes et sciences humaines est dépendente d’hypothèses (assumées consciemment ou non-consciemment).
En particulier, nous illustrons que les machines idéalement auto-référentiellement correctes disposent d’une théologie mathématique, où le mot « théologie » est utilisé dans le sens original de Platon et Aristote. Nous expliquons comment cette théologie est de type « platoniste », et non-aristotélicienne. Cela signifie que dans cette théologie, la « réalité physique » n’est pas la réalité fondamentale, et qu’elle émerge d’une statistique de « rêves » (dans un sens technique assez précis) de machines digitales (qui ne sont que des nombres en relations particulières avec d’autres nombres).
Nous montrons comment les lois physiques, retrouvées et justifiées dans le cadre de cette théologie, et pourquoi cela permet de tester l’hypothèse du mécanisme digital, appelée aussi computationalisme. Nous montrons que le computationalisme serait déjà réfuté si la réalité physique était newtonienne.
En effet,
1) nous montrons que la logique de l’observable doit être une logique quantique (si on suppose le computationnalisme) et
2) nous montrons que la logique de l’observable des machines est, effectivement une logique quantique.
Le point « 1) » est relativement facile (Argument du Déployeur Universelle)
Le point « 2) » nécessite de traduire le point « 1 » dans l’arithmétique, en utilisant une technique due principalement à Gödel (1931). Cela demande un plus gros investissement qui s’étale sur trois années de cours (logique mathématique, base de la mécanique quantique). Nous n’excluons pas quelques digressions aux alentours à la demande des étudiants, comme en théorie des nœux, et en théorie des nombres.